Guillaume MATY : entretien avec le photographe adepte de l’argentique Ă Kerkennah
 Un Parcours de lectures, de voyages et un coup de cĆur pour une technique vintage : l’argentique
Guillaume : Jâai Ă©tudiĂ© la littĂ©rature avant de mâorienter vers la photographie. Je me nourris encore de beaucoup de livres, de rĂ©cits ethnographiques et de romans sur la vie simple. Jâaime les histoires qui racontent un lieu Ă diffĂ©rent moment de lâhistoire.
Jâ ai gardĂ© de ce parcours le souhait de montrer fidĂšlement le quotidien des endroits dans lesquels jâhabite ou je voyage. Je me suis ensuite orientĂ© vers la photographie et ai intĂ©grĂ© une Ă©cole dans le sud de la France Ă Arles qui sâappelle lâENSP. LĂ -bas je suis tombĂ© amoureux de la photographie argentique et jâai passĂ© de nombreuses soirĂ©es dans le labo photo de lâĂ©cole dans le noir Ă tirer des images. Jây ai aussi appris une certaine maniĂšre de photographier, entre le document descriptif et la photographie qui raconte une histoire.
AprĂšs un sĂ©jour dâun an entre Berlin et Leipzig, jâai installĂ© mon atelier en Bretagne afin dâenseigner les arts plastiques et continuer Ă photographier mon quotidien et celui des autres.
 L’argentique : la photographie de la lumiĂšre, une libertĂ© Ă l’Ă©tat pur, en particulier Ă Kerkennah
Guillaume : Les gens qui regardent mon travail me demandent souvent pourquoi je ne photographie pas plus souvent en couleur. La rĂ©ponse courte est dâabord que je prĂ©fĂšre mes photographies quand elles sont ainsi.
Je prĂ©fĂšre montrer les choses en gris car lâabsence de couleur me permet de mieux souligner les compositions de mes photographies, de laisser beaucoup plus de place Ă la reprĂ©sentation de la lumiĂšre. Mes photographies de Kerkennah sont principalement marquĂ©es par la prĂ©sence constante dâun soleil de plomb qui Ă©claire et dĂ©voile tout. Il nây a pas de place pour lâombre. Ce nâest pas une sensation que jâaurai pu rendre en couleur. En fait, ce que la photographie en noir et blanc permet, câest aussi de sortir de lâanecdote. Les photographies en couleur me paraissent plus Ă©phĂ©mĂšres, elles renseignent, donnent du contexte, et on se perd plus facilement dans les dĂ©tails dâune image que lâensemble de celle-ci. En noir et blanc les choses ont lâair plus permanentes et intemporelles, plus quotidienne aussi et câest ce qui me plaĂźt.
Lâavantage du noir et blanc câest aussi que je peux faire tout tout seul. Il y a un cĂŽtĂ© artisanal Ă dĂ©velopper ses images dans la chimie, les tirer sur du papier grĂące Ă un agrandisseur. Je trouvais que cet ensemble de geste sâadaptait particuliĂšrement bien Ă Kerkennah. Plus que derriĂšre un Ă©cran jâai lâimpression de me rapprocher des choses et des gens que je photographie quand je suis dans mon laboratoire dans le noir.
 Kerkennah en version argentique : de sa diversité à son ambivalence en noir et blanc
Guillaume : Câest lâinsularitĂ© de Kerkennah qui mâa tout de suite attirĂ©. Pour mes autres projets il mâest parfois difficile de dĂ©limiter lâespace Ă photographier, sur une Ăźle je peux en faire le tour, mĂȘme si quand je reviendrai Ă Kerkennah jâai de plus en plus envie dâen photographier le large, principalement pour photographier lâactivitĂ© des pĂȘcheurs.
Les Ăźles mâont toujours intĂ©ressĂ© car elles diffĂšrent toujours du continent qui en est le plus proche. Lâarchipel nâĂ©chappe pas Ă la rĂšgle et les kerkenniens mâont souvent rappelĂ© que Kerkennah nâĂ©tait pas la Tunisie. Je ne mâattendais nĂ©anmoins pas Ă ce que lâarchipel soit si vaste, que sa diversitĂ© soit si riche, que son ambivalence soit si forte. JâĂ©tais venu pour photographier les sebkhas dâabord et aussi les activitĂ©s maritimes de lâarchipel, en me concentrant surtout sur le paysage. Ce projet Ă pris un tournant diffĂ©rent une fois sur place, et jâen suis trĂšs heureux. Le corpus des photos que jâai rĂ©alisĂ© est certainement plus chaleureux et plus humain que ce Ă quoi je mâattendais, plus dur parfois. Un mois câĂ©tait trĂšs court mais jâespĂšre avoir rendu compte honnĂȘtement des diffĂ©rentes rĂ©alitĂ©s de lâĂźle et de son quotidien.
 Kerkennah vu par Guillaume Maty, photographe et poĂšte : l’envie de remonter le temps
Guillaume : Je pense que comme beaucoup de personnes qui sâattachent Ă cet archipel, jâai un regard doux-amer de Kerkennah. Il y a les personnes que jâai rencontrĂ©es, les paysages, les villages et vivre Ă Kerkennah qui me donne lâimpression agrĂ©able dâĂȘtre perdu dans le temps. Et puis il y a ce dĂ©sastre Ă©cologique que je trouve si dommage. Les kerkenniens mâont souvent parlĂ© de lâarchipel avant, et câest vrai que moi aussi jâaurai aimĂ© connaĂźtre Kerkennah il y a 40 ans.
J’ai trouvĂ© le site de kerkenniens.com dĂšs mes premiĂšres recherches sur Kerkennah. Tout simplement parce qu’il n’y a pas ou trĂšs peu d’informations sur l’archipel. Ăa a Ă©tĂ© l’une de mes deux sources principales en amont afin de prĂ©parer ce projet, la deuxiĂšme Ă©tant les quelques pages trouvĂ©es sur internet de la thĂšse d’AndrĂ© Louis dont j’ai dĂ©couvert que kerkenniens.com était un admirateur.
 Les coulisses de l’art argentique : Profondeur de l’entretien avec Guillaume Maty
Merci Guillaume pour ce moment de confidence et de partage. Kerkennah est un archipel de rencontres. Sa magie est d’offrir un espace temps ou oĂč brille une part lumineuse de l’humanitĂ© et une part d’ombre aussi. Tel est Kerkennah. En clĂŽture de cet entretien captivant avec Guillaume Maty, plongez encore plus profondĂ©ment dans son monde photographique unique et dĂ©couvrez les secrets artistiques qui font de lui un maĂźtre de l’argentique. Laissez-vous inspirer par son histoire visuelle.
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