Célébration de la Tayaria, plus qu’un graphisme, symbole de Kerkennah
La tayaria : d’un point commun entre plusieurs kerkenniens à un bien commun
Pour celles et ceux qui ne connaissent pas la tayaria, nous pourrions dire qu’il s’agit d’un motif venu d’Asie par la route de la Soie . Au gré du vent, ce motif a pris racine à Kerkennah, au milieu de la Méditerranée. Ce motif se retrouve un peu partout sur l’archipel et sous diverses formes d’expression. Là où il brille de mille feux c’est dans les cheveux de ces dames qui font la force de Kerkennah. Le foulard tayaria est un symbole de la femme kerkennienne. C’est une femme de caractère et de poigne qui gère la maison, cultive la terre, pêche aussi en mer et brode les étoffes. Vous voyez l’énergie que ces femmes déploient ? Eh bien nous pourrions dire que la tayaria en est le reflet.
Un motif qui unit plusieurs kerkennien.nes
Ce motif, beaucoup s’en empare tellement son graphisme est inspirant. Nous avons consacré de nombreux articles aux hommes et aux femmes qui vouent leur talent de créateur à ce motif si particulier. La tayaria unit les artistes et artisan.es autour de créations aussi variées que les vêtements (voir nos articles dans la rubrique El Maghaza, notamment sur l’atelier Kerkennatiss et les objets décoratifs).
Des collectifs créatifs autour de la tayaria
Cette union à travers un motif ancestral venue de l’Est a donné naissance à de belles initiatives. Par exemple, le collectif CO-CREA réunit des designers et artisans qui ont décidé de combiner leurs talents pour apprivoiser la tayaria. Cette initiative est à l’image de la tayaria elle-même. L’idée d’origine est portée par une Femme très connue de Kerkennah, Fatma Samet, femme entrepreneuse et solidaire. Des femmes comme Raifa Skhiri, Jassmine B. ou Amira Ghram, par exemple viennent à l’assaut de ce motif aux couleurs originelles de rouge noir et blanc. Certains en détournent la version d’origine pour des couleurs, des formes et des objets qui ne peuvent laisser indifférents celui qui les contemple.
La tayaria : d’un graphisme à un symbole
Ce “simple” motif l’air de rien a la force de réunir artistes et artisans pour des créations multiples. Quoi de plus naturel quand on sait que nos grands mères portaient le foulard tayaria et que les robes d’aujourd’hui conçues par les créatrices formées à la mode donnent aux femmes qui les portent, des allures de déesses de Kerkennah ! Cette force de la femme kerkennienne n’est pas un mythe c’est une réalité ! Fatma Samet le revendique !
Un hommage à ce motif inspirant et symbolique
Dans le sillon de l’engagement de la famille Zallila pour l’éducation et la culture, la tayaria devient un élément du patrimoine immatériel de l’archipel que l’on célèbre aujourd’hui. En effet, une cérémonie annuelle se tient dans le village de Ouled Yaneg pour ériger chaque année un nouveau drapeau sur la place du village. Il s’agit d’un drapeau particulier. Pas celui de pirates échoués sur l’archipel ou de conquérants venus s’installer sur les îles. Non, non ! Ce drapeau est celui des insulaires ! Le drapeau de la tayaria vole au vent kerkennien, au centre du village de Ouled Yaneg.
Célébrer la tayaria à Kerkennah : un spectacle de rue pour rendre hommage à un bien commun
Dromadaire et statue brodée de la femme kerkennienne défilent ensemble sur la place au rythme de la troupe floklorique de Kerkennah. Nombreux sont les femmes, hommes et enfants venus observer cette procession quasi-religieuse pour célébrer la tayaria. Hammadi Ben Moussa, designer s’empare de l’étendard de la tayaria. Plus qu’un simple drapeau, la tayaria devient un symbole de ralliement kerkennien. Le vent de Kerkennah souffle comme un hommage de l’archipel à ce qui unit les femmes et les hommes en cet instant de communion.
La tayaria nous inspire ce petit haïku…
Belle tayaria,
Tes couleurs traditionnelles
Coiffent mes cheveux
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