Destruction d’oeuvre d’artiste : le crabe bleu de Kerkennah

 De la polémique à l’intolérance : coup de gueule

Nous avions abordé non sans humour, la polémique autour de cette sculpture du crabe bleu. Nous n’imaginions pas que 10 jours plus tard, l’oeuvre de Salah Ben Amor soit l’objet d’une destruction. Sur le ton de l’ironie nous pourrions dire que le crabe bleu envahisseur et dévastateur est à son tour victime d’une force qui ne dit pas son nom. Mais nous n’avons pas envie de rire.

On peut aimer ou ne pas aimer une oeuvre d’art. Pour autant doit-on s’arroger le droit de l’anéantir ? Petite odeur nauséabonde et piquante de l’intolérance à la différence… “Si ta maison ne me plait pas, alors je me donne le droit de la détruire”. “Si ta gueule ne me revient pas j’ai droit de la casser.” Pardonnez nous la vulgarité de l’expression qui est à la hauteur de sa clarté … et on pourrait aller loin… L’actualité regorge de comportements extrémistes manifestes d’intolérance, dans tous pays. Cela n’est pas spécifique à Kerkennah bien entendu.

Mais est-ce une raison de rester indifférent à cette attitude sauvage, qui consiste à ne rien respecter d’autre que son propre cadre de pensée ? Tout écart conduisant alors à attirer les foudres. Sommes nous des sauvages ? Sommes nous devenus fous ?

 “L’homme tolère les opinions qui ne heurtent pas ses intérêts”

Destruction d’oeuvre d’artiste : le crabe bleu de Kerkennah

L’étroitesse d’esprit ne résiste pas à l’éducation. Kerkennah est une terre émergée qui a vu naitre de brillants intellectuels, au service de la liberté, des droits et du respect. Eduquer en éveillant les esprits au discernement, c’est une des forces de Kerkennah dans son histoire contemporaine. Lorsque la biodiversité, thème central du festival nous enseigne la tolérance de la différence, et la richesse qui peut en naitre, nous ne pouvons que pousser ce coup de gueule !