De Guernica à Kerkennah : une œuvre d’art discrète qui dénonce l’inacceptable

De Guernica à Kerkenica : quand l’art dénonce le chaos
De la montée des partis d’extrême droite en Europe à une œuvre d’art discrète à Kerkennah
La montée des partis d’extrême droite en Europe est observée de près par l’Union Européenne. La présidence du conseil européen revient depuis juillet 2023 à l’Espagne qui ne fait pas exception. A l’heure où le parti nationaliste espagnol (Vox) semble reprendre de la vigueur, nous voudrions vous parler d’un tableau à Kerkennah inspiré de l’oeuvre monumentale de Pablo Picasso, suite au bombardement de 1937 de la ville de Guernica.
Petit retour en arrière : Guernica, la ville bombardée par les escadrilles allemandes et italiennes fascistes sur ordre de Franco
Guernica est une petite ville basque républicaine. Un jour de marché, le 26 avril 1937 elle devient malgré elle, une ville fantôme. Comme l’écrit L’Humanité du 28 avril de la même année, « le plus horrible bombardement depuis le début de la guerre d’Espagne : mille bombes incendiaires lancées par les avions de Hitler et Mussolini réduisent en cendres la ville de Guernica ». Ce massacre orchestré sciemment contre une population civile s’est conclu par 1654 morts et 889 blessés (Denoel). Ce tragique moment d’histoire de la guerre civile espagnole, préfigurait ce qui allait suivre, la seconde guerre mondiale et les assauts aériens dévastateurs du 3e Reich allemand sur de nombreuses villes d’Europe, avec l’aide de l’Aviation Légionnaire italienne fasciste.
Donner la voix à la souffrance et à la mort et regarder de face l’inacceptable du chaos
C’est sur commande de la République Espagnole, pour son pavillon de l’Exposition universelle de 1937, que Pablo Picasso conçoit ce tableau. Cadavres, visages et animaux hurlants de douleurs, cette œuvre grandiose dénonce la barbarie humaine. Cette allégorie de la paix et de l’inacceptable a voyagé depuis aux Etats-Unis (MoMa), en Suède, en Italie ou en France, pour revenir finalement au musée de la Reine Sofia.
Du chaos, faire naître la conscience et l’éveil : Kerkenica dénonce l’inacceptable chaos
Cette œuvre politique étudiée dans les écoles invite chacun de nous à questionner le rapport politique à la vie, au respect de l’autre, à l’éphémère en chacun de nous. Par la tragédie, l’Homme grandit. Il s’éveille et prend conscience de ses actes et de ses choix.
A Kerkennah, il existe une œuvre discrète inspirée de Guernica. Son nom ? Kerkenica. Vous devinez l’idée ? Elle nous a bouleversée.
Quand Guernica s’invite à Kerkennah : une œuvre d’art discrète qui dénonce l’inacceptable
Son créateur, Abdelhak Chelly y dénonce la mort et la souffrance de Kerkennah. Hurlements silencieux des animaux en péril, disparition progressive des richesses naturelles et marines. Tout y est pour éveiller notre conscience, crier et regarder la mort en face.
Entre pollution, massacres et destruction de l’écosystème, avec toutes les conséquences désastreuses que cela implique, le peintre nous parle de la vie, de l’interdépendance, de la beauté et des richesses de Kerkennah qui pourraient disparaitre. Nous n’aurions alors que nos yeux pour pleurer, hurler comme ces visages cubistes peints par Picasso.

Peinture de Abdelhak Chelly présentant son œuvre Kerkenica
Abdelhak Chelly nous inspire : dénoncer en peinture et en mots la tragédie silencieuse de Kerkennah
Abdelhak Chelly nous inspire. Son style dans un camaïeu de gris, brosse la lente mort de Kerkennah, la disparition sous nos yeux, des ressources qui font vivre ses habitants, faune, flore et espèce humaine. La mer se meurt et la vie avec elle. Le soleil en pleurs déverse son chagrin dans la mer de la mort. Les palmiers Roi de Kerkennah, encore fumants marquent la déchéance de l’archipel. Scène glaçante, terrifiante qui nous oblige à regarder en face le désastre en cours, et la nécessité absolue de protéger la vie, de la rendre prioritaire sur tout le reste.
Kerkenica et Kerkenniens : le même combat !
Nous le remercions pour ce tableau qui fait écho à ce qui nous anime chez Kerkenniens. Informer, sensibiliser et éduquer. Si nous devions choisir un article qui résonne avec le tableau “Kerkenica” de Abdelhak Chelly, nous vous proposerions de relire “Posidonie, richesse ou vestige aquatique de l’anthropocène“.
La peinture que nous propose Abdelhak Chelly est une forme poétique d’une action citoyenne. C’est une authentique action politique s’il en est ! Son œuvre d’art éveille l’esprit avant que l’irréversible et l’inacceptable ne se produisent en terre kerkennienne. Un grand bravo à notre artiste kerkennien pour ce coup de pinceau et de maître !
Sources inspirantes : |
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