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Kerkennah a cet effet mystique de capturer votre âme dès lors que vous avez foulé sa terre. Alors, imaginez, si d’aventure et par malheur, vous ne pouvez y revenir… Telle la colère des Dieux, l’ombre s’abat sur votre âme comme l’éclair et vous sombrez dans le spleen… le voyage onirique devient alors la seule fenêtre sur laquelle poser votre regard.

 Quand Kerkennah vous est inaccessible

Il y a ceux comme Warda qui avant de venir à la rencontre de Kerkennah en composait déjà une ode (nous vous invitons à redécouvrir ce petit texte, écrit pour kerkenniens.com par Warda, Kerkennah je viens à toi…) Et puis il y a ceux qui comme Warda toujours, une fois venus sur l’archipel, n’ont d’autres choix que d’y retourner. Mais il y a aussi ceux qui ne peuvent y revenir… Alors ils se mettent à rêver… Nom de code : Kerkennah

 Comme un rêve éveillé…

De mon premier souvenir de Kerkennah à tous ceux qui lui ont succédé, l’image première qui élève mon âme est celle de l’horizon en mer… Première ligne de crêtes, à peine visibles au loin, tous ensemble, les palmiers dessinent dans un scintillement, l’anneau par lequel mon cœur est emporté…. Dos au continent, une sensation d’une douceur infinie m’envahit… Est-ce le souffle de la liberté ?

Comme une bague au doigt, Kerkennah, tu as ouvert mon cœur. Mon âme plonge dans les abysses colorés pour retrouver les bleus et verts de tes baies silencieuses et parcourir les pastels secrètement gardés par l’éphémère lever du soleil. Silence d’éternité percé soudain par le champ matinal du coq qui semble dessiner sur l’eau d’infinis mots d’amour. Le goéland médite sur le mât dressé de la flouka. La mer tout autour s’éveille par un léger courant venu de l’Est.

 Parmi les Dieux

Mes yeux caressés par les rayons déjà chauds du soleil se ferment sans résistance, comme pour mieux laisser ma peau s’imprégner de ton souffle. La bise légère et le sable encore humide  m’enveloppent. Suis-je dans les bras du Dieu des mers, effleurant les herbes de posidonie aux milles trésors marins ? J’ouvre les yeux et me voilà sur cette terre ocre, séchée par le soleil. Tout autour des oliviers et le vol discret de quelques oiseaux marins. Ma main caresse les feuilles épaisses de l’olivier. Écoute-le me dit une voix venue de l’horizon…les courbes de ses bois chuchotent l’histoire de Kerkennah et de la Princesse Cercina. Entends-tu le pas de la tortue de mer venue se reposer sur l’île de Sefnou ?

Goutte le jus du raisin chaud et la chair sucrée de la figue. Le clapotis des vagues m’emporte. Je m’adosse au Palmier, gardien de l’île et mes yeux se posent sur le marabout face à la mer. Nos mains s’effleurent. Sentiment d’éternité.

Comme le dit Albert Camus, “il y a dans chaque cœur un coin de solitude que personne ne peut atteindre”. Le mystère de Kerkennah c’est d’ouvrir un chemin pour y accéder.

A propos de l'auteur...

Mehdi Kachouri

Fondateur du site, Kerkenniens dans l’âme et passionné des iles de Kerkennah. Sans trop de chichi ni de paillettes, j’ai ouvert cet espace car depuis son origine, je souhaite pointer les beautés mais aussi les désastres de Kerkennah. Je vous invite à me suivre dans mes échanges si vous le souhaitez.

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