Kerkennah quel avenir pour toi ?
La vie insulaire se caractérise naturellement par d’importants obstacles sociaux et économiques. L’importation de denrées et matières premières nécessaires à la vie sur l’archipel s’accompagne d’un coût de la vie supérieur à celui sur le continent. Les infrastructures qui pourraient rendre l’archipel exceptionnel pour sa qualité de vie sont malheureusement peu développées, donnant l’impression que l’État et la région de Sfax ignorent pour d’autres priorités, ce joyau endormi de notre beau pays.
Alors l’insulaire vit de sa pêche et du tourisme végétatif qui tente plutôt mal que bien… de survivre… ce n’est pas faute de bonnes volontés et de quelques passionnés de l’hôtellerie ou de gastronomie… les quelques tunisiens qui veulent se détendre prennent le loud le weekend pour une virée sur les plages quasi désertes… quasi abandonnées… malheureusement souillées par désintérêt par ignorance par stupidité… surtout quand il s’agit d’un patrimoine naturel encore préservé quand les migrateurs viennent poser leurs ailes fatiguées, lorsque les tortues viennent pondre quand elles ne sont pas tuées pour être vendues en morceaux (Arrêtons le massacre des tortues et Tortue, quand ta beauté fait pleurer nos âmes)
L’indifférence qu’on te porte annonce-t-elle la fin de ton existence ?
La vie sur l’archipel enferme un quelque chose de paisible, d’unique qu’on a peine à croire tant nos vies développées (enfin croit-on) nous emprisonnent dans des courses incessantes, des bruits continus dans des environnements pollués sous toutes les formes … En Kerkennah rien de tout cela… des terrasses de café, quelques commerces de subsistance et d’artisanat insoupçonné… des restaurants surprenants de saveurs venues des secrets ancestraux et des eaux peu profondes qui bordent les iles, des hôtels dont certains sont des paradis fleuris où le jasmin étoilé délivre à son passant des parfums enchanteurs si changeants du lever au coucher du soleil et côtoyant la fleur d’hibiscus dont le rouge rappelle le drapeau de cette ancienne province romaine.
Et comme un paradis endormi, les quelques investisseurs viennent et repartent au rythme des vagues qui viennent embrasser les côtes sauvages. Les pouvoirs publics semblent assez peu enclins à transformer ce diamant brut en joyau étincelant… et pourtant…