Une plage écologique c’est quoi ?
Une plage écologique : une question d’impact de l’activité humaine touristique sur l’environnement
Une plage écologique minimise l’impact de son exploitation touristique sur l’environnement. Son aménagement est pensé afin de préserver la biodiversité locale et les habitats naturels. La faune et la flore locales ne doivent pas souffrir de l’activité humaine souvent touristique sur les plages. Or l’on sait bien que les structures permanentes, les éclairages nocturnes et les activités marines ont un impact nuisible sur les écosystèmes naturels. Il s’agit donc de réduire la nuisance des activités humaines, afin de ne pas perturber l’équilibre de l’écosystème naturel littoral.
Stratégie de développement d’un tourisme durable sur le littoral
Le principe d’un tourisme côtier durable suppose plusieurs actions concrètes et organisées :
- La gestion des déchets plastiques et organiques surtout lors de l’affluence touristique saisonnière à fort impact
- La collecte organisée des déchets
- La sensibilisation et la responsabilisation des visiteurs au respect du lieu qu’ils sont venus apprécier
- La gestion de la qualité de l’eau de mer pour la santé des écosystèmes marins et la sécurité sanitaire des baigneurs
- La gestion de l’impact des activités humaines sur la côte en limitant l’accès de certaines zones afin de protéger les habitats naturels et sensibiliser les visiteurs au respect de la nature
- La gestion de l’énergie : éclairage, sanitaires, restauration, équipements de loisirs en favorisant les énergies renouvelables et en réduisant les consommations d’énergie
Une démarche volontaire de certification
Les démarche de certifications sont multiples. Plusieurs acteurs proposent des référentiels de qualité environnementale. Les organisations non gouvernementales jouent un rôle important en proposant des labels ou des normes (ISO par exemple). Les pouvoirs publics en tant que régulateur essentiels proposent des règlementations à force contraignante (lois). Les critères définis par ces divers référentiels permettent d’accompagner les démarches de certification. Celles-ci ont pour but de mettre en confiance la clientèle ou les usagers (Sutter, 2005). En effet, elles sont supposées garantir l’engagement effectif des structures certifiées. Dans le cas le plus abouti, cet engagement peut être intégré. Dans ce cas, leur modèle d’affaires est conçu dès le départ dans le sens du respect d’un développement durable.
Quelques exemples de certifications de gestion durable de l’environnement
Concernant les plages écologiques, nous pouvons citer notamment :
- La labellisation environnementale : citons par exemple le label Le pavillon bleu. Depuis 1985, il est décerné par la Fondation pour l’Éducation à l’Environnement (FEE) située au Danemark. Cette organisation non gouvernementale promeut le développement durable à travers l’éducation et la sensibilisation. Les ports, les bateaux de plaisance et les plages peuvent ainsi être labellisés sur la base de critères de qualité environnementale. Retenons notamment les critères suivants :
- Qualité de l’eau répondant aux normes européennes en vigueur
- Propreté de la plage et entretien régulier
- Sécurité des baigneurs avec présence de sauveteurs et de mesures de prévention des risques de baignade
- Équipements sanitaires et poubelles régulièrement relevées, à disposition des usagers
- Actions de sensibilisation en continu et de promotion de pratiques durables auprès des plaisanciers
- Protection de la biodiversité marine (notamment pour les bateaux de plaisance labellisés)
- La charte environnementale : citons par exemple la Charte Plages sans déchet plastique instaurée par le Ministère français de la transition énergétique et du Ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires. Cette charte est un dispositif pour les communes littorales qui souhaitent valoriser leur comportement éco-exemplaire via leur engagement pour préserver leurs plages sur la base de 15 gestes concrets visant :
- La sensibilisation
- La prévention
- le nettoyage, la collecte et le tri des déchets plastiques
Cette charte a été expérimentée depuis 2019. Elle a été conçue dans le cadre du Plan Biodiversité pour contribuer, parmi d’autres mesures, à l’atteinte de l’objectif zéro plastique rejeté dans les océans d’ici 2025.
Kerkennah : archipel pilote, 1 plage écologique en test
Trois sites pilotes ont été choisis pour développer une stratégie de tourisme durable en Tunisie. Sur l’archipel de Kerkennah une plage est déjà labellisée. La deuxième est en cours d’obtention du label éco-plage à l’heure de l’écriture de cet article.
- L’éco-plage du Grand Hôtel de Kerkennah (Gouvernorat de Sfax)
- L’éco-plage de Mahdia (Gouvernorat de Mahdia)
- En cours de labellisation : La plage El Hsar (Gouvernorat de Sfax)
Ces plages sont sous expérimentation. Il s’agit de prendre en compte le capital naturel de la côte et de le respecter en réduisant au maximum l’impact des activités humaines. La présence de la posidonie sur ces deux sites est un élément essentiel de l’écosystème côtier. Le respect de ces herbiers est un des critères retenus pour la labellisation de ces plages.
Un espoir pour une démarche de labellisation de la côte kerkennienne ?
Espérons que ces plages bénéficient des effets de cette labellisation. Cette certification de conformité au protocole de gestion côtière d’un tourisme durable pourrait alors se propager à l’aménagement durable de toute la côte kerkennienne. Quoi de mieux pour que se développe un tourisme respectueux de l’environnement ?
Porter son attention à la préservation du capital naturel de Kerkennah serait bénéfique à tous
Cette attention portée à la richesse du capital naturel kerkennien a vocation à donner envie aux touristes venus profiter des lieux, d’en repartir sans les avoir endommagés. C’est aussi un engagement des politiques publiques à garantir aux visiteurs que ces mêmes lieux sont préservés et respectés. Le meilleur vœux que l’on puisse souhaiter à l’archipel, est de Faire de Kerkennah un archipel de haute qualité environnementale. Plusieurs acteurs en récolteraient les bénéfices :
- La faune et la flore terrestre et maritime protégées par une biodiversité respectée par l’activité humaine
- Les citoyens bénéficiant d’une qualité de vie volontairement préservée
- Les pécheurs dépendants de la biodiversité
- Les touristes et visiteurs de l’archipel pour sa qualité de vie et d’environnement
- Les commerçants dépendants de l’écosystème insulaire
- les artistes et artisans inspirés par les beautés et les matières naturelles produites par un environnement préservé
- les acteurs publics responsables d’une réussite de la politique publique à impact positif
Le savez-vous ?
Avant l’antropocène, les plages étaient naturellement écologiques. Nul besoin de label et autre certification car les côtes étaient sans empreintes néfastes de l’activité humaine. Aujourd’hui, nous devons admettre que les plages naturellement préservées sont rares. Kerkennah a tout à gagner à s’engager dans une démarche volontaire de gestion durable de ses côtes.
Sources exploitées : |
– https://www.ecologie.gouv.fr/plages-sans-dechet-plastique-charte-communes-eco-exemplaires– Sutter, É. (2005). Certification et labellisation : un problème de confiance. Bref panorama de la situation actuelle. Documentaliste-Sciences de l’Information, 42, 284-290. |
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