Guillaume MATY : entretien avec le photographe adepte de l'argentique à Kerkennah
Découvrez notre entretien exclusif avec Guillaume Maty, passionné de photographie argentique, qui nous dévoile son regard singulier sur Kerkennah. Comment son parcours et son choix pour l'argentique se reflètent-ils dans ses captivantes images ? Dans le cadre de son séjour à Kerkennah, Guillaume Matty nous a contacté. De là, est née une belle rencontre à et sur Kerkennah. Nous avons alors décidé de lui poser quelques questions à l'issue de son séjour d'un mois sur l'archipel durant lequel il a pu exercer sa passion pour la photographie argentique. Voici une restitution de notre entretien avec Guillaume Maty autour de 4 questions principales : son parcours pour mieux comprendre son goût pour cet art photographique ; son choix pour l'argentique qui va si bien à Kerkennah.
Un Parcours de lectures, de voyages et un coup de cœur pour une technique vintage : l'argentique
Kerkenniens : Guillaume, peux-tu nous parler de ton parcours ?
Guillaume : J’ai étudié la littérature avant de m’orienter vers la photographie. Je me nourris encore de beaucoup de livres, de récits ethnographiques et de romans sur la vie simple. J’aime les histoires qui racontent un lieu à différent moment de l’histoire.
J’ ai gardé de ce parcours le souhait de montrer fidèlement le quotidien des endroits dans lesquels j’habite ou je voyage. Je me suis ensuite orienté vers la photographie et ai intégré une école dans le sud de la France à Arles qui s’appelle l’ENSP. Là-bas je suis tombé amoureux de la photographie argentique et j’ai passé de nombreuses soirées dans le labo photo de l’école dans le noir à tirer des images. J’y ai aussi appris une certaine manière de photographier, entre le document descriptif et la photographie qui raconte une histoire.
Après un séjour d’un an entre Berlin et Leipzig, j’ai installé mon atelier en Bretagne afin d’enseigner les arts plastiques et continuer à photographier mon quotidien et celui des autres.
L'argentique : la photographie de la lumière, une liberté à l'état pur, en particulier à Kerkennah
Kerkenniens : Pourquoi privilégies-tu la photographie en noir et blanc ?
Guillaume : Les gens qui regardent mon travail me demandent souvent pourquoi je ne photographie pas plus souvent en couleur. La réponse courte est d’abord que je préfère mes photographies quand elles sont ainsi.
Je préfère montrer les choses en gris car l’absence de couleur me permet de mieux souligner les compositions de mes photographies, de laisser beaucoup plus de place à la représentation de la lumière. Mes photographies de Kerkennah sont principalement marquées par la présence constante d’un soleil de plomb qui éclaire et dévoile tout. Il n’y a pas de place pour l’ombre. Ce n’est pas une sensation que j’aurai pu rendre en couleur. En fait, ce que la photographie en noir et blanc permet, c’est aussi de sortir de l’anecdote. Les photographies en couleur me paraissent plus éphémères, elles renseignent, donnent du contexte, et on se perd plus facilement dans les détails d’une image que l’ensemble de celle-ci. En noir et blanc les choses ont l’air plus permanentes et intemporelles, plus quotidienne aussi et c’est ce qui me plaît.
L’avantage du noir et blanc c’est aussi que je peux faire tout tout seul. Il y a un côté artisanal à développer ses images dans la chimie, les tirer sur du papier grâce à un agrandisseur. Je trouvais que cet ensemble de geste s’adaptait particulièrement bien à Kerkennah. Plus que derrière un écran j’ai l’impression de me rapprocher des choses et des gens que je photographie quand je suis dans mon laboratoire dans le noir.
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Kerkenniens : Pourquoi as-tu choisi de photographier Kerkennah ?
Guillaume : C’est l’insularité de Kerkennah qui m’a tout de suite attiré. Pour mes autres projets il m’est parfois difficile de délimiter l’espace à photographier, sur une île je peux en faire le tour, même si quand je reviendrai à Kerkennah j’ai de plus en plus envie d’en photographier le large, principalement pour photographier l’activité des pêcheurs.
Les îles m’ont toujours intéressé car elles diffèrent toujours du continent qui en est le plus proche. L’archipel n’échappe pas à la règle et les kerkenniens m’ont souvent rappelé que Kerkennah n’était pas la Tunisie. Je ne m’attendais néanmoins pas à ce que l’archipel soit si vaste, que sa diversité soit si riche, que son ambivalence soit si forte. J’étais venu pour photographier les sebkhas d’abord et aussi les activités maritimes de l’archipel, en me concentrant surtout sur le paysage. Ce projet à pris un tournant différent une fois sur place, et j’en suis très heureux. Le corpus des photos que j’ai réalisé est certainement plus chaleureux et plus humain que ce à quoi je m’attendais, plus dur parfois. Un mois c’était très court mais j’espère avoir rendu compte honnêtement des différentes réalités de l’île et de son quotidien.
Gardien contre les envahisseurs d’un autre temps, Fort El Hsar vue de mer, Guillaume Maty, Kerkennah 2023Kerkennah vu par Guillaume Maty, photographe et poète : l'envie de remonter le temps
Kerkenniens : en 2 phrases, peux-tu nous dire quel regard tu as de Kerkennah maintenant ?
Guillaume : Je pense que comme beaucoup de personnes qui s’attachent à cet archipel, j’ai un regard doux-amer de Kerkennah. Il y a les personnes que j’ai rencontrées, les paysages, les villages et vivre à Kerkennah qui me donne l’impression agréable d’être perdu dans le temps. Et puis il y a ce désastre écologique que je trouve si dommage. Les kerkenniens m’ont souvent parlé de l’archipel avant, et c’est vrai que moi aussi j’aurai aimé connaître Kerkennah il y a 40 ans.
Trésor de fleur, sebkha de Kraten, Guillaume Maty, Kerkennah 2023Kerkenniens : Comment as-tu découvert Kerkennah ?
J'ai trouvé le site de kerkenniens.com dès mes premières recherches sur Kerkennah. Tout simplement parce qu'il n'y a pas ou très peu d'informations sur l'archipel. Ça a été l'une de mes deux sources principales en amont afin de préparer ce projet, la deuxième étant les quelques pages trouvées sur internet de la thèse d'André Louis dont j'ai découvert que kerkenniens.com était un admirateur.
Les coulisses de l'art argentique : Profondeur de l'entretien avec Guillaume Maty
Merci Guillaume pour ce moment de confidence et de partage. Kerkennah est un archipel de rencontres. Sa magie est d'offrir un espace temps ou où brille une part lumineuse de l'humanité et une part d'ombre aussi. Tel est Kerkennah. En clôture de cet entretien captivant avec Guillaume Maty, plongez encore plus profondément dans son monde photographique unique et découvrez les secrets artistiques qui font de lui un maître de l'argentique. Laissez-vous inspirer par son histoire visuelle.
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