Il y a des moments où il faut mettre le doigt sur les choses qui fâchent.... Même si en ce moment le tourisme est en berne sur Kerkennah, il n'en demeure pas moins utile de faire un focus sur ce qui ne contribue pas à son attractivité, voire sur ce qui participe de son déclin. Regarder en face ses vulnérabilités, c'est commencer à les transformer en force !
Concurrence et décharges à ciel ouvert
Les choses depuis quelques années s’améliorent doucement mais il reste encore à faire et chacun de nous est responsable de ce dépotoir à ciel ouvert et de ces décharges sauvages, au pied de nombreux palmiers de l'île. Nous avons visité une parcelle de terrain en bord de mer, appartenant au groupe du Grand Hôtel. Une vrai désolation et un crève-cœur quand nous observons une décharge au travers de laquelle le client de l'hôtel Ennakhla, concurrent du Grand Hotel, doit passer pour accéder à la mer.... D’après les salariés de l’hôtel concurrent du Grand Hôtel de Kerkennah, ils restent impuissants face à cette multitude de déchets causés par des constructions anarchiques ou des rénovations sans stratégie de conservation du patrimoine des îles de Kerkennah, et encore moins de préoccupation de recyclage des gravats !
Quel touriste voudrait encore venir à Kerkennah, la zebla ?
Posons la question : Pourquoi les responsables du Grand Hôtel considèrent-ils les autres hôtels et gîtes de l'archipel comme des "concurrents" au point de transformer sa propre parcelle de bord de mer en décharge à ciel ouvert ? Pourquoi ne pas faire en sorte d'unir leurs efforts dans le même sens et pour un seul objectif commun celui de la préservation de l'archipel pour un tourisme durable, de qualité et très recherché ?
Kerkennah la Zebla - Kerkennah la poubelleArrêtons un peu les susceptibilités et calmons l'égo de chacun. Passons par d'autres moyens que celui visant à empoisonner cet archipel (Cf. notre article "Kerkennah : Poubelle ou Paradis"). Agissons en personne responsable. Les déchets "chez les autres" et le principe de "c'est jamais sale chez moi ... c'est toujours sale chez les autres !" ne conduit qu'à un seul constat : celui de la disparition du tourisme ... Relisez l'article de Chantal L. "Echo cinglant d'un retour de vacances à Kerkennah". Chacun voulant tirer la couverture de son coté sans jamais voir que son voisin se trouve lui aussi dans une position de détresse !
Terrain appartenant au Grand Hôtel de Kerkennah, décharge au bord de merAgissons à l'unisson
Certains semblent pourtant se battre, seuls, pour préserver, nettoyer la côte et conserver leur hôtel (le Cercina par exemple, Cf. Notre article "Kerkennah : Exploitation gazière ou zone touristique" ). Serait-il possible un moment de réfléchir à faire coexister l'ensemble de ses acteurs ? Une union professionnelle qui puisse se concerter pour proposer en bonne entente, une offre large et diversifiée qui aurait alors comme impact celui de la diversité d'une offre cohérente, respectueuse de l'environnement privilégié de l'archipel et d'offrir alors une gamme la plus large pour tous les visiteurs et touristes de Kerkennah !
Il n'est pas nécessaire d’écraser les autres pour s'enrichir et développer son activité. Tendre la main intelligemment, avec beaucoup d'empathie, même si la nature humaine est envieuse envers ses semblables.... il est temps de relever les manches et de s'indigner de ce qui arrive à notre voisin pour le soutenir dans ses actions en l'aidant du mieux qu'on peut. Il y a deux mots simples pour cela l'entre-aide et la bienveillance. Alors imaginons que cette belle parcelle de bord de mer devienne un parc préservé et naturel au coeur duquel les touristes aimeraient se promener. Tel est l'esprit de Kerkennah n'est-ce pas ?
Tout le monde gagnerait à travailler ensemble pour faire de Kerkennah, la destination touristique du 21e siècle, propre, préservée, sauvage et authentique... El Mezyena ! Ou alors laissons la devenir la Zebla....Entre deux ces extrêmes (Cf. "Kerkennah ne meurs pas"), que choisissez-vous ?