Héritage intemporel : Les Îles de Kerkennah en Tunisie, joyau méditerranéen
Explorez l'authenticité préservée des îles de Kerkennah en Tunisie, un archipel méditerranéen niché à 20 km des côtes tunisiennes au large de Sfax. Plongez dans l'univers de la pêche traditionnelle, de l'artisanat séculaire et d'une culture unique qui caractérisent ces îles, façonnées par la mer Méditerranée. Découvrez la richesse des trésors marins et terrestres de cet environnement préservé, où chaque détail raconte une histoire profonde et captivante des îles de Kerkennah en Tunisie.
Les îles Kerkennah: un archipel Méditerranéen
Les îles de Kerkennah forment un archipel au sein de la mer Méditerranée, à 20 km des côtes tunisiennes, au large de Sfax. Elles rassemblent environ six îles, dont seules les deux plus grandes sont habitées: Gharbi à l'Ouest, appelée aussi Mellita, du nom de son unique village et Chergui à l'Est, la grande Kerkennah. Ces deux îles sont reliées par une voie de 600 mètres de long qui existait déjà à l'époque romaine. Une large route traverse l'archipel, déroulant ses 35 km de Sidi Youssef à l'Ouest à El Attaya à l'Est. Elle traverse Melitta, pour ensuite arriver sur Chergui, forte quant-à-elle d'une quinzaine de villages parmi lesquels Remla, capitale et centre administratif de Kerkennah. L'ensemble de ces villages regroupent environ 14 400 habitants (recensement 2004), chiffre décuplé en période estivale, par le retour des émigrés revenant de Tunisie continentale, de France ou d'Italie.Des conditions géographiques particulières
L'archipel ne présente que peu de relief avec une altitude maximale mesurée à 13 mètres. Il est soumis à un climat relativement sec avec moins de 200 mm de précipitations par an et ses sols sont fréquemment salins notamment au sein des lagunes - sebkhas - qui émaillent le territoire. Les palmiers, arbres typiques des îles de Kerkennah, parviennent néanmoins à s'imposer au sein du paysage, malgré la pauvreté et la salinité des sols. Si, de ce fait, la qualité des fruits est médiocre et réduit leur consommation essentiellement à l'alimentation du bétail, le palmier est également utilisé pour son tronc et ses palmes, dans la fabrication de matériel de pêche.
Des activités économiques de subsistance
La pêche est l'activité économique phare de l'archipel de Kerkennah. Les méthodes traditionnelles utilisées, bien que produisant des quantités relativement faibles (un douzième du total régional), font de la flottille kerkennienne la plus importante, comptant 2000 barques, soit les deux tiers de la région de Sfax. Les embarcations à voiles latines, telles que les felouques ou loures, dominent, mais des bateaux à moteur sont également présents. Les hauts fonds peu profonds des îles (1 à 2 m) exigent des techniques de pêche particulières telles que la charfia, la pêche au filet, et la sautade.
Techniques ancestrales : La charfia, vieille de plusieurs siècles, repose sur la création d'un piège en forme de V ou de flèche avec des palmes alignées. Les poissons suivent ce chemin jusqu'à des drinas, cages dont ils ne peuvent pas s'échapper. L'archipel découpe la mer en parcelles, mises aux enchères chaque année, créant environ 500 pêcheries fixes que les pêcheurs kerkenniens se partagent. Les haies de palmes émergent de la mer, formant un paysage caractéristique.
Sautade et piège au poulpe : La sautade consiste à effrayer le poisson avec des coups de bâton jusqu'à des claies posées à plat dans l'eau. Par ailleurs, la pêche au poulpe est courante, impliquant le piégeage de l'animal dans des poteries ou des parpaings. Ces méthodes, transmises de génération en génération, témoignent de l'importance de la mer dans la vie quotidienne et économique des Kerkenniens.
Artisanat et agriculture à Kerkennah : Un héritage façonné par la mer et la terre
La culture de la pêche guide également l'artisanat. L'alfa et les palmes locales servent à la fabrication de cordes et de filets. Ils permettent aussi le tressage de chapeaux et de couffins. Sur l'archipel de Kerkennah existe également une agriculture de subsistance, qui doit s'adapter aux sols et au climat difficiles. On retrouve principalement la culture de l'orge, des oliviers, vignes et figuiers.
Le tourisme reste une activité récente développée au sein de la dynamique nationale, mais elle reste peu développée sur les îles de Kerkennah du fait de leurs ressources limitées. L'authenticité du site est ainsi devenu son meilleur argument de vente.
La gastronomie chez le Kerkennien
La gastronomie kerkennienne repose sur des spécialités à base de poisson locaux - paraclet, mulet, dorade - l'orge concassé, les dattes et les raisins secs avec une place particulière pour le poulpe. Celui-ci décliné notamment en couscous devient un repas de fête. Mais le couscous existe aussi aux poissons - spécialité utilisant la pêche du jour - ou au calamars farcis - en saison. Ce sont des déclinaisons de ce plat que vous ne trouverez nulle part ailleurs. L'arrivée de l'électricité sur l'île et donc de la réfrigération a élargi les possibilités gastronomiques. A contrario, le poisson étant un produit à forte valeur ajoutée, certains Kerkenniens en consomment plus rarement qu'avant.